Chef 2.0

Pour la première fois, j'ai invité un autre blogueur (dans ce cas-ci une blogueuse :-) ) à écrire un article sur l'un des concerts à venir.  Petite Classique (courez voir son blog!) vous présente MTT, qui sera en concert à la Philharmonie à la fin du mois!

Le 20 mars dernier, YouTube enregistrait un record d’audience pour la retransmission simultanée d’un concert. L’événement rassembla, magie du web, près de 33 millions “d’e-spectateurs” à travers le monde. Le concert en question ? La grande soirée de clôture du Youtube Symphony Orchestra depuis le Concert Hall de l’opéra de Sydney. Oui ! Un concert classique. Du moins, pas si classique que ça.

Imaginez une scène de jeunes musiciens de plus 30 nationalités, un chant de la soprano Renée Flemming par écran interposé, une programmation entre baroque et contemporain, saupoudrée de notes électroniques, jazz et de didgeridoo… A la baguette, un chef : Michael Tilson Thomas.

Maestro au renom international et aux récompenses multiples, Michael Tilson Thomas a su répondre avec talent aux attentes des puristes du genre. La baguette qu’il conduit lestement depuis d’illustres estrades ne le démentirait pas. Directeur de l’orchestre symphonique de Londres puis de San Francisco, Thomas a relevé les épreuves consacrées de la profession et ses récents enregistrements de Mahler avec le SFSO - primés de quelques sept Grammys - ont scellé ce duo d’harmonie.

Il ne saurait néanmoins s’en contenter.

Parrain des jeunes prodiges, amateur des dernières technologies et fervent défenseur de la musique symphonique américaine, Thomas est un chef de son temps. Ses cheveux grisonnants sont sans doute les seuls témoins de ses saisons révolues. À l’heure où les sages définissent tant bien que mal les contours d’une démocratisation culturelle à tout va, lui a tout compris. Pas question d’encanailler la partition. Les notes de Copland, Prokofiev ou Stravinsky n’en ont guère besoin pour défier les âges. Non, c’est de leur support dont il est ici question. Leurs contours. Leur univers. Les travaux du chef avec les nouvelles générations, au sein de son académie de musique « New World Symphony » de Miami et depuis trois ans auprès des formations cosmopolites du YouTube Symphony Orchestra, dessinent la griffe “Thomas”. Avec eux, il offre un nouveau souffle au genre. Musique classique et ère numérique ne sont plus contraires. Il les associe habilement et inscrit avec panache l'âge classique au XXIe siècle.

Le 27 mai à la Philharmonie Luxembourg, sans grand écran ni retransmission en direct, le chef et son orchestre retrouveront Mahler et sa 9e symphonie, pour célébrer comme il se doit le centenaire de leur cher compositeur. Un événement à ne pas manquer !

Merci à Petite Classique!

Didier