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08 octobre 2019

Justarrived@OPL – Gayané Grigoryan

par Saskia Müller-Bastian

Pourquoi avez-vous choisi le violon ?

En fait, j’ai fait du piano avant de faire du violon. J’ai commencé le violon à 8 ans, le piano à 3 ans, et j’ai choisi le violon un peu par hasard. À l’entrée dans une nouvelle école de musique, les élèves passaient un petit test. Un professeur de violon était présent et m’a demandé si je ne voulais pas faire du violon parce qu’il trouvait que j’avais une bonne oreille ; de plus, j’avais envie de faire du violon en complément du piano. Puis j’ai continué les deux jusqu’à l’âge de 12 ans environ. Par la suite, il a fallu choisir un des deux instruments pour le travailler plus sérieusement, je me suis alors décidée pour le violon.

Êtes-vous encore en contact avec ce premier professeur ?

Pas en contact très régulier, mais lorsque je retourne en Arménie, il m’arrive de passer le voir. Mais comme je ne rentre pas très souvent, je ne le vois malheureusement pas beaucoup.

Mais il sait que vous êtes devenue professionnelle ?

Oui, tout à fait, et je pense qu’il en est très content !

Vous rappelez-vous la première fois que vous avez entendu parler de l’OPL ?

J’avais entendu parler de l’OPL à Bruxelles, où j’étais auparavant, mais j’ai commencé à me renseigner sur l’orchestre lorsque je me suis inscrite pour y passer mon premier concours, en 2015.

Pendant votre période d’essai, y a-t-il eu un moment particulièrement fort ?

Probablement le jour où on m’a annoncé que j’avais réussi la période d’essai. Le lendemain est peut-être même un moment encore plus fort, parce que le jour même on ne se rend pas forcément bien compte de ce qui arrive.

Sinon je trouve que les émotions sont souvent plus fortes quand on part en tournée, probablement en raison du cadre différent qui change notre perception.

Avez-vous un conseil pour d’autres musiciens qui commencent leur période d’essai ?

Je pense que le plus important est d’être bien préparé. Et de ne pas trop s’angoisser, parce qu’en définitif, les personnes autour de nous sont assez compréhensives, elles sont toutes passées par là et savent très bien que c’est difficile. Il faut donc faire confiance aux collègues, être bien préparé et donner le meilleur de soi-même. Et ne pas oublier de communiquer. Même s’il y a toujours des moments de stress et de doute, le plus important est de continuer à échanger avec les collègues et ne pas se renfermer.

Qu’est-ce qui a changé pour vous après la titularisation ?

Étant donné qu’on a déjà passé une année avec l’orchestre, il n’y a pas de changement du jour au lendemain. Mais il est vrai qu’on est plus assuré, peut-être plus nous-même. Il est aussi important de se sentir vraiment comme un membre à part entière du groupe. On essaye, tout en continuant de faire de son mieux, d’apporter sa petite touche personnelle, en espérant qu’elle s’intègre bien, et que les potentiels 30 ans de travail commun qui s’annoncent se passeront tout aussi bien.

Intégrer l’orchestre signifie vivre au Luxembourg. Aimez-vous l’endroit ?

Oui, j’aime beaucoup le Luxembourg même s’il est vrai qu’on y vit différemment par rapport à d’autres villes, particulièrement d’autres capitales. Grâce à sa taille assez modeste, on n’a pas les contraintes d’une grande capitale, mais on ne peut pas avoir tous les avantages non plus. Donc il faut trouver un équilibre. Si on a envie d’aller dans une plus grande métropole, il suffit de prendre le TGV. Mais le Luxembourg se développe énormément, il s’y passe beaucoup de choses au niveau culturel. Nous avons la chance d’avoir une riche programmation à la Philharmonie, en dehors de celle de l’orchestre. Pouvoir un soir décider d’écouter un orchestre renommé sans avoir à se déplacer, c’est un très grand avantage.

En dehors du professeur mentionné ci-dessus, y a-t-il des artistes ou des professeurs qui vous ont beaucoup marquée ?

J’ai fait de nombreuses rencontres intéressantes, certaines surprenantes. Il est difficile de nommer une seule personne car toutes celles avec lesquelles j’ai été en contact ont contribué d’une manière ou d’une autre à forger mon identité musicale.

Parmi les œuvres souvent jouées lors des concours, avez-vous des favorites ?

Pour les deux concertos que je présentais lors des concours, j’ai toujours fait un choix pas forcément stratégique – en me disant que tel ou tel concerto « marcherait » mieux – mais plutôt un choix par amour. On dit souvent par exemple que le Concerto de Tchaïkovski est plus avantageux qu’un autre concerto romantique pour la finale d’un concours. Selon les statistiques, il semble que ce soit le cas.

Quel concerto avez-vous privilégié ?

Sibelius ! J’en jouais parfois un autre mais je revenais toujours à Sibelius, car c’est vraiment le concerto que j’apprécie le plus. Pour Mozart, c’est pareil. J’avais déjà joué les Concertos N° 3 et N° 4 mais le N° 5 reste mon favori. À la fin, je ne me posais même plus la question du choix parce que je suis persuadée que l’amour d’un morceau est très important.