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08 juillet 2011

Riccardo Muti - concert d'ouverture

par Philharmonie Luxemburg

 

Dvořák et l’Orchestre philharmonique de Luxembourg clôturent ce soir la saison 2010-2011 de la Philharmonie Luxembourg. Pour ce dernier concert de la jolie dame luxembourgeoise, une furieuse symphonie, un tube planétaire : la Symphonie du Nouveau Monde. Je vois d’ici les têtes osciller aux soubresauts des cuivres et des percussions de l’orchestre. Et quoi de mieux que cette neuvième symphonie pour clore une saison musicale aux baguettes aussi nombreuses que prestigieuses ? Souvenez-vous : Herbert Blomstedt, Yannick Nézet-Séguin, Sir Colin Davis, Marc Minkowski, Lorin Maazel, Michael Tilson Thomas, Daniel Harding, Pierre Boulez, Sir Simon Rattle, pour ne citer qu’eux. Sans oublier les grands solistes : Thomas Hampson (baryton), Ian Bostridge (ténor), Cécilia Bartoli (mezzo-soprano), les sœurs pianistes Labèque, et les pianistes Lars Vogt et Lang Lang… Autant de grands noms qui font de la Philharmonie Luxembourg un lieu désormais incontournable de l’univers classique.

Le Grand Auditorium recevra donc ce soir ses derniers accords, avant sept longues semaines de silence. Ah, le silence… Magie d’un éphémère. Une respiration de l’orchestre au beau milieu d’une symphonie d’Haydn. Un instant de retenue avant les applaudissements de l’auditoire. La note est interdite, le temps est suspendu. Et la Philharmonie reprend son souffle avant son nouveau cycle.

Si cette saison était digne des plus prestigieuses salles classiques, la saison à venir n’a rien à lui envier. Les plus grands orchestres du monde s’y succèderont, du Royal Concertgebouw Orchestra au Cleveland Orchestra. Des chefs et des solistes parmi les plus grands, dont le pianiste Radu Lupu, qu’il me tarde d’écouter. Mais si je ne devais retenir qu’un nom de cette programmation démente, alors, sans hésitation, je vous dirais Muti. Riccardo Muti.

lorsque je regarde Muti diriger, je vois cette passion l’envahir

Maestro d’origine italienne, Muti est aujourd’hui directeur d’un des meilleurs orchestres du monde : le Chicago Symphony Orchestra. Avec ses musiciens, il ouvrira la saison 2011-2012 de la Philharmonie Luxembourg par deux concerts, les 30 et 31 août prochains.

Muti, je l’ai aimé au premier regard. Une simple et banale vidéo en ligne, une interprétation de l’Intermezzo della Cavalleria Rusticana. Et pourtant, quelle interprétation... De tous les chefs que j’ai pu observer, il est sans aucun doute le plus fascinant. J’aime décortiquer les gestuelles des chefs. Leur attitude, leur allure, leur regard. Les arabesques de Minkowski, la fougue de Nézet-Séguin ou de Dudamel, les pas de Tilson Thomas, les mains de Rattle. Certains transmettent la partition, d’autres sont traversés par elle, d’autres encore la conduisent d’une baguette de fer, et quelques uns la vivent. Muti est de ceux là. Bien sûr ce n’est que mon humble avis. Mais lorsque je regarde Muti diriger, je vois cette passion l’envahir. Les mesures le transcendent, le transportent. Et c’est d’une baguette emplie d’émotion, de dévotion peut être même, qu’il dirige ses musiciens.

Muti fêtera dans quelques jours ses 70 ans et cette 70e année n’aura pas été de tout repos. Entre ses récompenses (deux Grammy Awards et le prix du Prince des Asturies des Arts 2011), une chute et une lourde opération, Muti aurait bien mérité une petite pause. Mais la musique fut semble-t-il plus forte. Bien plus forte. Au point d’interrompre, il y a quelques mois, le concert anniversaire de la réunification italienne et de défendre la culture devant le Président Berlusconi. Le célèbre Va Pensiero est repris en cœur par la salle… Frissons.

Vivement la rentrée !

PetiteClassique