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22 mars 2011

The making of : Intolerance

par Philharmonie Luxemburg

On l'appelle "le père de la technique du film", l'homme "qui a inventé Hollywood" ou encore le "Shakespear de l'écran". D.W. Griffith est malheureusement peu connu du grand public, alors même qu'il est considéré par beaucoup comme le pionnier du cinéma narratif.

Entre 1908 et 1913, Griffith réalise plus de 400 films pour le compte du studio Biograph. En 1915, il tourne ce qui est de manière générale considéré comme le premier long métrage de l'histoire du cinéma américain, Birth of a Nation (Naissance d'une Nation). Ce film rencontre un très large succès au box office, bien que fondamentalement raciste et glorifiant le Ku Klux Klan.

A peine un an plus tard, G.W. Griffith, profondément choqué par l'étiquette raciste que l'on a collé à Birth of a Nation, réalise Intolerance. Un projet faramineux et très couteux. "Ce film est un des chefs-d'œuvre de l'histoire du cinéma en raison des moyens gigantesques qui lui sont consacrés, de sa trame dramatique audacieuse (quatre histoires se déroulant à différentes époques illustrent le thème central de l'intolérance) et d'un montage de plus en plus rapide entrelaçant ces différentes intrigues jusqu'au dénouement final".

"The way he brings all four stories to a climax at the same time so that you're chasing along in a chariot, the cross is being carried through Jerusalem, the Huguenots are being slaughtered and you're tearing along in a train across modern America, is just amazing. The scale of his ambition and the level to which that ambition is achieved are astounding", explique Kevin Brownlow, réalisateur britannique et historien du cinéma.

"Décalez ces 10.000 cheveaux un peu vers la droite, et la foule là-bas, un mètre plus en avant!" Voici l'une des directives que Griffith aurait donnée lors du tournage d'Intolerance et qui met bien en évidence les moyens colossaux mis en oeuvre pour la réalisation de ce long métrage. Quoiqu'il y ait peu de raisons historiques pour soutenir leur présence, Griffith a voulu des éléphants blancs pour film, huit d'entre eux perchés sur des piédestaux massifs, éclipsant la cour colossale du palais de Belshazzar entièrement construit en plâtre le long d'un chemin de terre battue qui deviendra plus tard le Sunset Boulevard.  A quoi il faut ajouter quelque 4,000 personnes supplémentaires (à 2 $ par jour) pour interpréter les soldats assyriens, les eunuques numides, les prêtres de Bel, les servantes d'Ishtar, les esclaves de la Mésopotamie. Griffith donnant vie à sa vision de Babylone, perché à plus de 30 mètres au-dessus du sol sur l'une des grues-caméra.

Malgré tous les moyens investis, le film est un flop. Selon Brownlow, c'est état des choses est ironique, car Intolerance présente un extraordinaire condensé de progès technique, progrès qui aurait mis des années à se developper sans Griffith. Sans conteste, Intoleance est un des chefs-d'oeuvre du cinéma muet.

D.W. Griffith directing D.W. Griffith directing

Intolerance est au programme du "Live Cinema" du 1er avril à la Philharmonie, où il sera accompagné en live par l'Orchestre philharmonique du Luxembourg, sous la directions de Carl Davis.

Didier