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25. August 2011

Muti, ce titan!

von Philharmonie Luxemburg

Rangez palmes, tubas et châteaux de sable, mardi prochain les affaires reprennent à la Philharmonie Luxembourg, oh yeah.

Cette année encore, la Philh voit les choses en grand. Sur scène, les plus grands orchestres (Chicago Symphony Orchestra, Royal Concertgebouw Orchestra, Cleveland Orchestra, London Symphony Orchestra), de brillants archets (Julia Fisher, Truls Mørk), des pianistes au sommet (Hélène Grimaud, Lang Lang, Radu Lupu), des voix légendaires (Anne-Sofie van Otter) et une baguette pour ouvrir le balRiccardo Muti.

Excellence d'un titan

Maestro de Londres, puis de Philadelphie, illustre directeur et chef de la Scala milanaise, nouvelle baguette du prestigieux symphonique de Chicago, chef incontournable du festival de Salzbourg où il a dirigé plus de deux-cents représentations, invité à quatre reprises au concert de Nouvel An viennois, récompensé cette année (pour ne citer qu’elle) des prix Birgit Nilsson et du Prince des Asturies, et de quelques Grammy, considéré comme le plus grand interprète des œuvres de Verdi et invité préféré des orchestres de New York et de Paris... Muti, ce titan.

De son Italie natale aux confins des Etats-Unis, le Chef fait mouche. Ses gestes sont précis et mesurés. Sa direction, passionnée. La baguette n'est finalement que l'habile prolongement d'une partition qu'il ressent, d'une musique qu'il respire. Muti y a consacré sa vie et s’en fait le fervent défenseur.

Détermination et dévotion

Selon Muti, rien ne devrait entacher la culture, surtout pas la politique. Les coupes budgétaires le scandalisent. En 2005, après dix-neuf ans de direction et des milliers de représentations, Muti claque la porte de la Scala de Milan. Il se dit depuis libre.

Muti est ce chef empli de conviction, cet élève de la vieille école qui regrette les temps révolus où le chef d’orchestre apprenait non pas à gesticuler frénétiquement sur l’estrade  mais à écouter et à comprendre la musique. Cette époque où chaque orchestre avait son histoire, sa musique, sa sonorité. Trésor qu’il ne reconnait aujourd’hui plus que dans quelques rares orchestres, comme ceux de Paris, de Vienne ou de Chicago. « Je suis un peu le Cousteau de la culture, confiait-il au Figaro il y a quelques semaines. Je me bats pour la survie des espèces ! ».

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Muti est cet homme dévoué à sa passion. Celui qui, il y a quelques mois, fit bisser le Va pensiero de Verdi par la salle comble du théâtre de Rome, en pied de nez magistral au président Berlusconi qui assistait à la représentation, après avoir déclaré librement « alors que je dirigeais le Choeur qui chantait "O mon pays, beau et perdu", j'ai pensé que si nous continuons ainsi, nous allons tuer la culture sur laquelle l'histoire de l'Italie est bâtie. Auquel cas, nous, notre patrie, serait vraiment "belle et perdue" ».

Et Muti est bien sûr ce maestro extraordinaire, dont la direction ne ressemble à aucune autre, tant elle est profonde et fascinante.

Voilà qui est Muti. Et voilà pourquoi je le considère aujourd’hui comme le plus grand chef de notre temps.

Muti et la Philharmonie Luxembourg

Avant d’entamer la saison 2011-2012 de Chicago, Muti et son orchestre viendront ouvrir celle de la Philharmonie Luxembourg. Ce sera la cinquième visite du Chef à Luxembourg. Interrogé lundi dernier par le Quotidien, Muti n’a pas caché pas son plaisir :  « J’aime beaucoup la salle, […] j’aime beaucoup le public et j’aime beaucoup le Luxembourg. J’aime diriger là-bas. L’acoustique est excellente et je dois dire qu’il y a une écoute parmi les plus respectueuses d’Europe. […] C’est un public qui écoute intensément. »

Muti et la Philharmonie Luxembourg ont donc encore de belles rencontres en perspective !  Et les 70 ans du Chef n’y changeront rien… « Tant que je pense pouvoir continuer à donner à mon public, j’ai bien l’intention de continuer ».

Bonzaï, Maestro !