Zum Seiteninhalt springen Zur Navigation springen
29. Mai 2020

Reizvolle Mischung: Dvořáks «Amerikanisches» Streichquartett

von Philharmonie Luxembourg
  • «Racines et influences dans la musique savante tchèque, à la charnière des 19e et 20e siècles» par Florence Collin

    Antonín Dvořák : Quatuor à cordes N° 12 en fa majeur op. 96 « Américain »

    Comptant parmi les plus éminents compositeurs tchèques, Antonín Dvořák (1841–1904) a poursuivi la démarche entamée par Bedřich Smetana. Ce dernier, en réaction à la culture autrichienne omniprésente dans son pays, puis par affirmation d’une identité nationale qui s’inscrit dans les courants nationalistes européens initiés dès 1848, est l’un des premiers compositeurs à puiser son inspiration dans les rythmes et les mélodies issus des folklores tchèque et bohémien, ainsi que dans l’histoire et les légendes de son pays. Conscient que ce riche matériau, jusqu’alors très peu exploité dans la musique savante, peut contribuer à créer une musique véritablement nationaliste, Smetana va orienter sa création dans ce sens pendant de nombreuses années, ce qui impactera grandement la vie musicale tchèque mais également la vie musicale de toute la Bohème. À sa suite, Antonín Dvořák donc et d’autres comme Bohuslav Martinů puiseront leur inspiration dans le patrimoine musical de leur pays.

    Mais Dvořák ne se contente pas d’intégrer des éléments musicaux spécifiquement tchèques à ses œuvres. Il y mêle d’autres sources d’inspiration plus personnelles, en une totale assimilation qui crée un langage profondément ancré dans le patrimoine tchèque mais résolument neuf par l’apport d’éléments particuliers. C’est ainsi qu’il teinte son Quatuor « Américain » d’expériences vécues sur le Nouveau Continent.

    Antonín Dvořák est un compositeur déjà reconnu du monde musical lorsqu’il est nommé en 1892 directeur du tout nouveau Conservatoire de New York et professeur de composition. Son style, qui assimile déjà la musique spécifiquement tchèque à des éléments stylistiques européens, va évoluer à la faveur de son séjour de trois ans aux États-Unis : à son langage musical, Dvořák intègre alors ses nouvelles impressions auditives, comme l’agitation de New York, la musique noire américaine, la musique indienne ou encore les chants d’oiseaux présents spécifiquement sur le continent américain. Un an après son arrivée, Dvořák passe l’été à Spillville, une petite ville de l’Iowa composée en très grande majorité d’immigrants tchèques. C’est là qu’il écrit en deux semaines son Douzième Quatuor « Américain » et dans lequel il va, pour chacun des mouvements, assimiler la nostalgie de ses racines tchèques aux impressions vécues lors de son séjour américain.

    Le premier mouvement, Allegro ma non troppo, semble rendre hommage à Smetana par la présentation des thèmes successivement à l’alto puis au premier violon, reprenant la manière de son illustre compatriote dans le premier mouvement de son Quatuor « Z mého života ». L’atmosphère y est cependant résolument différente : passionnée, conquérante et très enjouée, le tragique en est totalement absent. Dans ce premier mouvement, les thèmes, aux accents populaires, sont fréquemment construits sur des gammes pentatoniques, dont l’utilisation est commune aux musiques d’Europe centrale et à celle des musiques noires.

    Le deuxième mouvement, Lento, qui semble osciller entre le style d’une berceuse et celui d’un blues aux accents tchèques, semble pourtant être inspiré d’une cérémonie funèbre indienne. Une douce mélancolie teinte ce mouvement : le séjour de Dvořák à Spillville, aux côtés de compatriotes expatriés, a certainement éveillé chez le compositeur une nostalgie pénétrante, lui inspirant ces pages d’une grande profondeur de sentiment et d’une beauté très pure.

    Le scherzo, Molto vivace, contraste avec le mouvement précédent par son aspect dansant et léger, à l’image du tangara écarlate (petit passereau présent en Amérique du Nord durant la saison estivale) dont Dvořák retranscrit ici le chant qu’il entendait lorsqu’il composait son quatuor. Le thème, basé sur une gamme pentatonique, offre deux caractères contrastés, l’un vif et tranchant, l’autre serein et apaisant.

    Le Finale, Vivace ma non troppo, s’ouvre sur un ostinato rythmique qui évoque les battements des tambours indiens, à moins que ce ne soit l’entrain des danses locales endiablées auxquelles Dvořák a assisté lors de son séjour. Les rythmes pointés et syncopés qui émaillent ce mouvement font écho également aux musiques noires américaines. Un passage plus calme (Meno mosso) fait entendre une sorte de cantique : il est probable que Dvořák ait voulu insérer ici une évocation de ses occupations religieuses à Spillville, puisqu’il jouait régulièrement sur l’orgue de la paroisse durant les offices.

     

    Florence Collin est professeure de violon à La Roche-sur-Yon et se produit régulièrement en concert (orchestre et musique de chambre), notamment lors de festivals ou pour la Folle Journée de Nantes. Docteur en Musicologie (Paris-Sorbonne), elle organise des concerts-conférences depuis 2007 et a publié des articles sur les relations entre la musique et les arts.

  • «Fremdheit als ferne Lockung und schmerzhafte Naherfahrung» von Hans-Klaus Jungheinrich

    Antonín Dvořák : Streichquartett N° 12 F-Dur op. 96 «Amerikanisches»

    Antonín Dvořák war in Europa bereits eine Berühmtheit, als er 1892 für einen dreijährigen Aufenthalt in New York engagiert wurde – eine Zeit, die ihm willkommene Anregungen vermittelte, was sich in seinem Schaffen auffällig und glücklich niederschlug. Zwar kann von einer gründlichen musikethnologischen Forschertätigkeit Dvořák nicht gesprochen werden (nur wenig später widmete sich Frederick Delius bereits viel einfühlsamer und gewissermaßen authentisch dem Negro Spiritual in seiner Oper Koanga), aber die ‹exotischen› Färbungen vermeintlich indianischer oder ragtime-artiger Melodien gestalteten einige Partituren dennoch attraktiv. Dass es sich um ‹hybride› Themenfindungen handelte, also um vom nationaltschechischen Kunstbewusstsein gefiltertes Musikmaterial, macht wohl noch den besonderen Reiz dieser ‹Würz›-Mischungen aus: Dvořák integrierte mirakulös das Fremde in seinem eigenen Stil.

    So auch beim F-Dur-Quartett, einem luziden, im besten Sinne ‹spielerischen› Werk. Das synkopische Hauptthema des Eingangssatzes gemahnt auf Anhieb an die Melodie, mit der das Kopfsatz- allegro der Neunten Symphonie beginnt. Relativ kleinen Raum nimmt das volksliedhaft besinnliche zweite Thema ein, das erst kurz vor dem Doppelstrich erklingt. Die Durchführung steht wieder mehr im Zeichen des Hauptgedankens mit seinem größeren Entwicklungspotenzial, und auch hier herrscht eine sprühend- lebhafte quartettistische Unterhaltung im intelligenten, sprachähnlichen Konversationston. Zwanglos werden auch allerlei Künste aufgeboten wie die kanonartigen Stimmeinsätze kurz vor der Reprise, in der das dominante Thema wie zu Anfang vom kernigen Klang der Bratsche getragen wird (der ehemalige Orchesterbratscher Dvořák vernachlässigt auch in seinen Streichquartetten den Violapart nicht). Die Wiederkehr des Seitenthemas vor der kurzen resoluten Coda bedeutet keine Eintrübung, wohl aber ein leichtes Innehalten des giocos-brillanten Spiels.

    Der zweite, langsame Satz verzichtet weithin auf formale Kontraste und auffällige Gliederung, spinnt vielmehr eine einzige musikalische Linie zu einem monothematisch-rhapsodischen Zusammenhang aus. Diese Dvořák’sche Variante der «unendlichen Melodie» ist von Beginn an molto espressivo markiert und erhebt sich aus ihrer zarten, behutsamen Anfangskolorierung mehrfach bis zum Fortissimo, ohne doch einen gewissen Abstraktionsgrad der Linienführung und geklärten Stimmen-Ausgewogenheit zu verlieren. Der Spielgedanke scheint andererseits auch eng verbunden mit dem expressiven Appell gesanglicher Intensität. Etwas ungewöhnlich die Formgebung des scherzoartigen dritten Satzes im flinken Dreivierteltakt. Die beiden moll-Mittelteile und die Zentralepisode des Hauptteils können als drei Variationen des F-Dur-Hauptteils aufgefasst werden (dessen Melodieschritte werden im ersten moll-Intermezzo von der zweiten Violine nachvollzogen, im zweiten von allen drei Unterstimmen). Dass der erste F-Dur-Teil abschließend notengetreu wiederholt wird, entspricht mehr dem Scherzo-Üblichen als einer Rondo-Faktur, die in diesem Satz ansonsten aufscheint. Auch das Finale ist von tänzerischem Elan beflügelt, der von wenigen lyrischen Episoden unterbrochen wird. Leicht beschwingt und wie aus der Luft gegriffen kommt das Hauptthema zum punktierten Begleitrhythmus daher, doch steht es in engem Zusammenhang mit den anderen wichtigen Themengestalten des Quartetts, insbesondere dem Scherzo-Hauptgedanken. So ist der Anschein des Leichtgewichtigen, Improvisierten hier doch trügerisch; nicht zuletzt in der thematischen Formulierungsprägnanz erweist sich Dvořáks souveräne Meisterschaft.

     

    Hans-Klaus Jungheinrich (1938-2018), aufgewachsen in Frankfurt am Main, Musikstudium (Dirigieren, Klavier, Komposition) in Darmstadt und Salzburg. Ab 1960 als Musikpublizist und Rundfunkautor tätig. Von 1968 bis 2003 Feuilletonredakteur und Musikkritiker bei der Frankfurter Rundschau. Danach freier Autor. Herausgeber einer Reihe von Komponistenmonographien (u.a. Henze, Rihm, Lachenmann, Saariaho, Kagel, Boulez, Widmann) im Schott-Verlag, Mainz. Buchveröffentlichungen mit den Schwerpunkten Oper, Dirigenten, neue Musik.

 
 

Titelbild: Spillville, Iowa (1895)