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10 March 2011

Bravi!

by Philharmonie Luxemburg

Qu’un concert des Berliner Philharmoniker suscite l'intérêt, cela n’a rien d’exceptionnel. Que le même orchestre génère un nombre important d’articles de presse n’étonne également personne. Et pourtant, le concert donné à Londres il y a peu, a défrayé la chronique pour une toute autre raison. Tom Service, critique musical réputé, a au lendemain du concert, écrit un article titré « How to ruin a classical music concert ».  Un titre susceptible d’attiser  le feu. Et pourtant, l’orchestre n’y était pour rien, du moins pas directement. Tom Service s’indigne du comportement indécent d’un des auditeurs qu’il taxe de "hooliganisme musical à caractère psychopathe, narcissique et destructeur" !

Que faut-il faire pour irriter de la sorte un critique musical? Ce dernier proposant même de verbaliser toute personne ayant un comportement inadéquat dans une salle de concert ! L’article de Service a polarisé et provoqué un nombre impressionnant de commentaires (150 réponses sur son blog!), incitant même le Los Angeles Times à faire un sondage sur la question.

Que s’est-il donc passé ? A la dernière note de la 3e symphonie de Mahler, un spectateur a brisé le silence méditatif suscité par le dernier mouvement de ladite symphonie, avant même que Sir Simon Rattle ne laisse retomber sa baguette de chef.  Un simple «Bravi» crié dans la salle, synonyme d’un enthousiasme exacerbé, a donc irrité Tom Service à ce point.

Peut-on réellement en vouloir à ce spectateur qui, entrainé par la performance sublime de l’orchestre allemand, a ressenti l’envie, le besoin d’exprimer instantanément sa joie et son admiration pour les musiciens ? Les toussotements, éternuements et autres chuchotements ne sont-ils pas autrement plus énervants et déplacés dans une salle de concerts?

Je vous laisse juger !

-- Didier