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14 March 2012

Interview avec Deolinda... en VF!

by Philharmonie Luxemburg

1. Qui est Deolinda ?

Deolinda est une sorte d'alter-ego partagé par nous quatre, représenté par une dame d'âge mûr, qui regarde à travers sa fenêtre et nous raconte, sous forme de musique, ce qu'elle voit.

2. Deolinda, c'est le «Nouveau Fado du Portugal». Que pensez-vous de cette affirmation ? Chantez-vous le fado ?

Non, non, nous ne chantons et jouons pas de fado. Notre musique est très inspirée du fado. Du coup, pour certains, notre musique ressemble peut-être au fado. Mais pour nous, ce n'est pas du fado. Si nous devions donner une étiquette à notre musique, ce serait celui de «musique populaire portugaise». Cela, parce que les influences de la musique populaire portugaise sont nombreuses: au-delà du fado, elles incluent la chanson d'auteur, la chanson populaire et de nombreuses autres traditions musicales que sont les nôtres.

3. Dans quel but avez-vous créé ce nouveau genre ? Vouliez-vous donner une nouvelle âme à la musique populaire ou au fado? Vous cherchiez à atteindre un public différent ?

Je crois que tout cela est en effet le résultat du projet. Mais à l'origine, nous voulions simplement faire de la musique ensemble. Pedro nous a présenté 3 ou 4 chansons. Nous faisons tous partie d'une même famille, nous nous connaissions bien et avions envie de former un groupe. Au fur et à mesure, nous avons compris que nous étions en train de créer une sonorité un peu différente de l'habituel, peut-être parce que nous n'utilisions pas de guitare portugaise, ou encore en raison des thèmes des chansons ou de la tonalité de nos mélodies. Nous avons d'abord entraîné des gens de notre âge, puis des personnes plus âgées, puis plus jeunes, puis un public en dehors du Portugal.

4. Quel est votre rapport aux chanteurs de fado types ou plus traditionnels (Amália Rodrigues, Mariza, Camané, etc.) ?

L'héritage des grands chanteurs portugais liés au fado est un patrimoine immense, que nous respectons énormément. C'est un travail que nous chérissons et auquel nous revenons souvent, que nous écoutons à maintes reprises. Nous avons la chance d'avoir un patrimoine culturel avec de si bons chanteurs et une musique d'une telle qualité au Portugal du 20 siècle et d'aujourd'hui. C'est un genre musical que nous apprécions énormément.

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5. Les textes de Deolinda incluent de l'ironie, de l'humour, etc. Comment surmontez-vous la barrière linguistique, notamment à l 'étranger ?

Dans nos représentations à l'étranger, nous avons en effet noté que nous avions un réel défi à relever : transmettre notre musique, sans cette composante du texte. Nous avons été agréablement surpris de constater que la musique est réellement un langage universel et que malgré le problème de la langue, le public parvient à cerner les sentiments décrits dans les chansons et que même l'ironie est perceptible. Le public, même s'il ne comprend pas le texte, est touché par l'histoire et grâce à la prestation d'Ana et à travers notre accompagnement musical, il finit par saisir le sens de la chanson, comme s'il en comprenait chaque mot.

6. Préférez-vous jouer dans des salles de concerts, à l'occasion de «queimas» (festivités universitaires) ou dans des concerts plus intimistes ?

D'un point de vue purement musical, nous pouvons, dans une salle de concerts, soigner tous les détails et nous concentrer sur la dynamique de notre musique. Il y a une sorte de communion avec le public fondée avant tout sur la musicalité de notre prestation. Peut-être que lors d'une fête universitaire, ou de concerts en plein air, il y plus d'énergie dans le spectacle, énergie nécessaire pour entraîner ce public d'une autre manière et créer un lien avec lui à un autre niveau.

7. Deolinda est très inspirée par sa ville qui est Lisbonne. Si vous viviez ailleurs, quelle serait votre source d'inspiration ?

Je crois que nous ne ferions pas ce que nous faisons actuellement, si nous n'avions pas aussi vécu ailleurs qu'à Lisbonne. Je crois que dans notre musique, on entend également les influences de l'époque que nous avons passée à l'intérieur du pays. Donc, nous dans les «Beiras», soit l'intérieur du pays, et José à Aveiro... bon ce n'est pas l'intérieur, mais le littoral. Mais ce que je veux dire, c'est que nous avons tous passé un certain temps en dehors de la capitale. Ces expériences nous ont donné une assez bonne vue d'ensemble des différents Portugals. Évidemment, le quotidien que nous décrivons dans nos chansons tourne toujours autour de Lisbonne, d'autant plus que nous y vivons. Mais je crois que certaines chansons reflètent bien nos expériences vécues en dehors de Lisbonne.

8. Quels projets futurs pour Deolinda ?

Et ben, cette année, on en a des projets! Beaucoup de projets. Tout d'abord, une expérience inédite dans notre carrière: en juin, nous allons jouer avec l'Orquestra Metropolitana de Lisboa. Ensuite, nous avons d'autres projets spéciaux, notamment avec d'autres artistes. Actuellement, nous travaillons également sur un nouvel album, qui sortira probablement début de l'année prochaine.