Jump to page content Skip to navigation
23 January 2023

LPOA | Interview with Haruka Katayama

by Pedro Torres

En quelques mots. Qu’est-ce que représente l’académie pour toi ?

L’académie représente pour moi une grande aventure, un grand changement de vie et une grande découverte. C’est-à-dire, c'était la première année pour les membres de l’OPL aussi, donc je crois qu’ils ont aussi découvert plein de choses en même temps que nous. Quelque chose que j’ai beaucoup apprécié est le fait qu’en dehors des sessions de coaching et workshops, les coaches et musiciens de l’OPL prennent vraiment leur temps avec nous et cherchent aussi à venir vers nous pour nous aider et donner des conseils.

Qu’est-ce qui t’a emmené à intégrer une académie ? Quel est ton avis personnel sur passer par une académie avant d’intégrer un orchestre ?

Avant d’arriver à l’académie, je n'avais jamais joué dans un orchestre professionnel. En plus, je n'avais pas beaucoup d'expérience de jouer dans un orchestre. Une des raisons pour lesquelles j’ai intégré cette académie, c'était vraiment pour savoir comment ça se passe d'être une musicienne dans un orchestre professionnel.

Pour moi cela m’a vraiment aidé. Je pense que pour ma carrière cela aurait été plus difficile si j’avais commencé tout de suite en tant que musicienne dans un orchestre professionnel. Intégrer cette académie m’a permis d’apprendre beaucoup de choses sur plusieurs niveaux, comme par exemple la préparation d’un programme, la gestion du temps et ainsi de suite. La première année m’a justement permis de m’établir et de comprendre comment jouer dans l'orchestre et tout ça. Donc pour moi, c'était vraiment nécessaire de passer par une académie.

Quels conseils donneraient tu à quelqu'un qui rejoint une académie ?

Mon conseil est de saisir toutes les opportunités. Lorsque j'ai commencé à l'académie l'année dernière, j'avais également commencé mes études de master à Paris, donc je faisais vraiment deux choses en même temps. Le fait que l’académie soit à mi-temps m’a permis d’avoir plus de temps libre pour d’autres projets. Dans l’académie il y a justement cette flexibilité de faire d’autres choses à côté. Donc pour moi, c'était vraiment bien de pouvoir saisir cette opportunité et de faire les deux en même temps.

Est-ce que tu as un concert ou un souvenir préféré ?

Je pense que ça va être la même réponse que celle d’Aya, le concert où on a joué la 6èmesymphonie de Mahler avec Gustavo Gimeno. C’était un grand programme et le concert a été joué en live, ce qui a aussi permis à mes parents au Japon de regarder, ce qui est chouette. Je sentais vraiment que durant cette dernière année j’ai beaucoup progressé, d’où la sensation de me sentir en confiance de jouer dans l’orchestre.

Le conseil ou la leçon la plus précieuse que tu as reçu durant ton temps à l’académie ?

Cela me donne envie de parler de Philippe Koch et Osamu Yaguchi. J’ai pu encore apprendre avec Philippe durant ma première année avant son départ en retraite. Et durant cette deuxième année j’ai beaucoup appris avec Osamu, soliste des seconds violons. J’ai eu donc deux bons éléments à mes côtés.

Avec Philippe on parlait plutôt de la musique et tous ce qui concerne le premier violon, tout en travaillant les pièces en solo aussi. Et avec Osamu, j’ai travaillé beaucoup les traits d’orchestre. Il explique de manière très claire et il sait tout ce qu'il faut faire dans une pièce d'orchestre, ce qui est vraiment impressionnant. Le fait aussi de pouvoir parler la même langue que moi aide aussi beaucoup.

Qu'est-ce qui te manqueras le plus dans l'académie ?

Les amitiés que j'ai nouées avec les autres académiciens. Ils sont vraiment devenus des amis proches. Je crois que le fait d’avoir le même âge et d’être tous dans la même situation, tout en travaillant avec l’orchestre cela nous a soudé.

Qu’en penses-tu de Luxembourg ? Et comment est-ce que tu es tombée sur l'Académie ?

L’académie n’est pas trop loin de Paris, ce qui était l'une des raisons pour lesquelles je voulais venir ici. Quand je suis arrivée au Luxembourg je me sentais vraiment confortable, parce que c'est vivant, mais en même temps, c'est vraiment calme et on est tranquille.

Une chose que j’ai appris indirectement grâce aux autres membres de l’orchestre, c’est que les gens font beaucoup d’activités en dehors de leur vie professionnelle, comme par exemple de la cuisine et d’autres hobbies. C'est à dire que ce n’est pas juste la musique. J'ai trouvé cela vraiment magnifique, parce que comme j'ai pratiquement juste suivi le violon, je n'ai pas encore découvert beaucoup d’autres choses dans ma vie à part la musique. J’ai l’impression que les gens cherchent vraiment à nourrir la vie avec les choses qu’ils font à part de la musique. D'ailleurs, je ne me sens pas étrangère au Luxembourg, car il y a beaucoup de nationalités, tout comme dans l'orchestre. Il y a un bel échange.