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10 November 2019

«On ne peut plus croître dans un monde fini»: musique et décroissance

by Makis Solomos

L’écologie est devenue aujourd’hui un enjeu majeur. [...] Cependant, les mesures prises pour lutter contre [le rechauffement climatique] sont inexistantes ou très limitées ; pire, elles renforcent parfois la fracture sociale, comme on l’a vu avec la récente crise française des «gilets jaunes», ce qui a pour effet inévitable de renforcer l’extrême-droite. En réalité, nous avons besoin d’une écologie globale, non seulement environnementale, mais aussi sociale et mentale, comme le pensait Félix Guattari – une écosophie, pour reprendre son expression. Car le problème est systémique, il tient au capitalisme lui-même et à sa domination planétaire. [...]

Si c’est du capitalisme dont il faut sortir pour empêcher la destruction de la terre et de l’humanité, c’est parce que son credo fondamental est la croissance illimitée, qui est synonyme de pillage des ressources naturelles et humaines. Le dogme de la croissance conduit au productivisme effréné et à un système centré sur l’homo oeconomicus, qui exclut l’humain et qui dévaste la nature. C’est pourquoi, ces dernières décennies, se sont développées les théories de la décroissance, avec des économistes et/ou des penseurs tels qu’André Gorz, Nicholas Georgescu-Roegen, Serge Latouche, Niko Paech et bien d’autres. [...]

Un domaine peut peut-être montrer le chemin : l’art. Dans les arts visuels, la question se pose déjà avec une certaine acuité. Les artistes les plus radicaux, tournant le dos non seulement aux délires du marché de l’art, mais aussi à l’art institutionnel, renouent avec l’art comme artisanat et auto-production.

Parallèlement, depuis au moins l’arte povera (mais on pourrait remonter à Duchamp), de nombreux artistes qui ne renoncent pas totalement aux circuits de l’art militent également en faveur de la décroissance. Plusieurs traits les caractérisent : tendance à une raréfaction et simplification de l’image ainsi qu’à une ténuité de l’oeuvre ; travail dans le territoire en utilisant comme matériau la nature vivante ; recyclage et dénonciation du gaspillage ; tendance à une élaboration collective qui métamorphose et dépasse l’approche individuelle ; opposition aux mécanismes du système de l’art.

En musique, le thème même de la décroissance est encore rarement abordé d’une manière explicite. Cependant, rien n’empêche d’éclairer certains enjeux historiques et actuels en s’y référant. Dans quelle mesure une musique de qualité peut non seulement continuer à l’être (de qualité), mais peutêtre même l’être encore plus si l’on choisit de limiter ses moyens ? La question peut se poser sur deux niveaux.

On pourrait d’abord se centrer sur le niveau de la technique, au sens des moyens de production propres à la musique. Décroître dans ce sens consisterait-il à utiliser peu d’instruments de musique ou encore, à limiter l’utilisation d’un instrument ou encore à réduire le matériau musical, les structures musicales, etc. ? S’il en allait ainsi, 4’33’’ de John Cage serait un modèle absolu de décroissance !

Ou encore, comparée aux symphonies romantiques et post-romantiques, la Symphonie op. 21  d’Anton Webern – d’une concision extrême au niveau temporel et où l’orchestre joue une musique de raréfaction comme s’il s’agissait de musique de chambre –, de même que ses Bagatelles op. 9, seraient tout autant des oeuvres de décroissance.

À l’inverse, toutes les oeuvres «bavardes» d’une certaine musique contemporaine des années 2000–2010 iraient plutôt dans le sens du  productivisme… Dans le domaine de l’interprétation, on pourrait parler de décroissance en écoutant la version sobre et élégante de Psappha (Iannis Xenakis) donnée par Steven Schick, en comparaison à d’autres versions, plus pléthoriques.

Cependant, eu égard à la technique, il faut rester prudent. Less is more a coutume de dire tout défenseur de formes d’art dont les moyens (la technique) sont volontairement limités. Mais s’agit-il d’une pétition en faveur de la décroissance ? Le minimalisme musical américain des années mi-1960–1970, que pratique Steve Reich dans Violin Phase ou Music for 18 Musicians dénote-t-il un art de la décroissance ?

D’abord, si minimalisme il y a au niveau des moyens, c’est seulement quant à la technique compositionnelle (peu de notes, motifs rythmiques simples et répétés). Par contre, les moyens sonores sont importants et la technique demandée aux instrumentistes est exigeante. Par ailleurs – et surtout – ce courant musical se développe en réaction à la phase austère de la musique des années 1950 (dont 4’33’’) et est plutôt le symptôme de l’expansion d’une société de jouissance et de consumérisme, aux antipodes donc des pensées de la décroissance.

Quant à la quête de silence d’un Cage, elle indique également autre chose qu’une volonté de décroissance – il serait ici inutile de renvoyer aux innombrables interprétations du silence cagien ; de même, la raréfaction du tissu musical de la Symphonie op. 21 de Webern, pourrait être appréhendée comme une  représentation – par le silence – du choc de la Première Guerre mondiale ou même une préfiguration du choc des camps de concentration…

S’il n’est pas possible d’établir une corrélation univoque entre la question de la décroissance et celle de la technique, c’est-à-dire des moyens propres à la musique, il est par contre peut-être possible de le faire eu égard à la technologie. Nous entendrons ici par «technologie» les moyens qui ne sont pas propres à la musique – mais qui peuvent le devenir – et, notamment, la sphère de moyens qui se développe d’une manière exponentielle avec le dernier capitalisme.

La musique est l’un des premiers arts à s’être allié les diverses formes de nouvelles technologies : développement des instruments électriques dès la première partie du 20e siècle (thérémine, ondes Martenot…), utilisation de l’enregistrement pour la diffusion mais aussi pour la composition musicale (naissance de la musique concrète), synthèse du son, premières utilisations de l’ordinateur… Elle aurait pu, dans une large mesure, donner naissance à un nouvel art – un art sonore entièrement technologique, comme l’auraient souhaité par exemple certains musiciens de la musique concrète – à l’instar du cinéma. Mais l’art musical est resté « musical » et c’est pourquoi, dans une certaine mesure, la technologie continue à lui être extérieure.

C’est en ce sens que je soutiendrai l’affirmation suivante : plus la technologie reste extérieure à la musique, plus elle tend à épouser le modèle productiviste de la croissance. Cela signifie que, dans ces conditions, la technologie n’est pas utilisée véritablement dans une finalité musicale : son unique propos est de répondre au besoin de l’expansion technologique productiviste du dernier capitalisme.

C’est le cas de la musique très commerciale. Ici, la technique musicale (les moyens propres à la musique) est sommaire, par contre, la technologie se développe d’une manière outrancière. On pensera notamment aux   technologies de la diffusion : nous sommes envahis d’appareils caractérisés par leur haute technologie en matière sonore qui, subsidiairement, sont capables d’émettre de la musique.

À vrai dire, l’évolution la plus frappante de la sphère technologico-musicale de grande consommation, c’est qu’il y a un développement en proportion inverse : plus la technologie s’accroît, plus la musique disparaît… La preuve en est que, désormais, les chiffres de vente portent sur les appareils qui diffusent la musique et non pas sur les oeuvres musicales. Nous allons vers un monde où le marché portera sur une multitude d’objets hautement technologiques qui, pour être mieux vendus, pourront diffuser de la musique – ce n’est pas la musique qui sera vendue. Décroître voudrait donc dire ici limiter la croissance (technologique) pour redécouvrir la musique, les musiciens et les auditeurs !

Dans la musique dite «savante», nous assistons également, dans la sphère de la musique contemporaine et de la recherche musicale, à une croissance exponentielle de la technologie. Les fondateurs de la musique  électroacoustique (Edgar Varèse, Iannis Xenakis, Karlheinz Stockhausen…) ont su exploiter les nouvelles technologies pour développer une nouvelle musique et «naturaliser» la technologie, c’est-à-dire la transformer en technique (dans la définition donnée ci-dessus : propre à la musique).

Dans une certaine mesure, dans un pays comme la France, la technologie a été utilisée (dans les années 1950 par Pierre Schaeffer et le GRM naissant, puis dans les années 1970 par Pierre Boulez lors de la fondation de l’Ircam) pour légitimer l’existence de la musique contemporaine auprès des pouvoirs publics. Aujourd’hui, le schéma semble s’inverser. Souvent, les technologies sont désormais développées pour elles-mêmes, les oeuvres musicales servant plutôt à légitimer ce développement – nous sommes donc dans le même modèle qu’avec les musiques commerciales, mais selon une autre optique.

On voit même se développer des technologies très coûteuses qui sont à la recherche de compositeurs et d’oeuvres musicales pour être «appliquées». C’est le cas de la technique de spatialisation wavefield synthesis (WFS). Il est évident qu’un compositeur qui aura la chance d’avoir accès à ce type de technologie ne pourra pas l’intérioriser musicalement, dans la mesure où ni lui ni ses auditeurs ne pourront l’utiliser couramment.

C’est probablement en réaction à cette évolution que plusieurs musiciens s’orientent vers une technologie lo-fi, vers une décroissance technologique, utilisant des moyens peu onéreux. On pourra penser ici au courant important du DIY (do it yourself) qui s’est développé dès les années 1960 avec des compositeurs américains tels qu’Alvin Lucier, courant qui connaît actuellement un développement considérable si l’on tient compte de la production qui, précisément, n’est ni commerciale ni institutionnelle (ou l’est peu).

Mais de nombreux musiciens du DIY ont obtenu une certaine forme de reconnaissance, comme c’est le cas avec John Richards, initiateur de l’idée de Dirty Electronics et fondateur du Dirty Electronics Ensemble, un ensemble dont les participants travaillent sous forme d’atelier où chacun construit son propre instrument – l’idée est de pousser la musique du côté de l’expérience partagée, du rituel, du geste, du toucher et de l’interaction sociale.

On pourrait citer également le travail du compositeur et électronicien italien Agostino Di Scipio. En tant que compositeur, connu pour ses oeuvres de live electronics, Di Scipio met en jeu des dispositifs technologiques simples, mais utilisant au mieux les moyens. Par ailleurs, il indique toujours dans ses partitions comment chacun pourrait reconstruire ses systèmes et a recours a des logiciels open source (tels que Pure Data) basés sur des modèles de développement non-propriétaires et informatiquement transparents.

En tant qu’interprète, Di Scipio a donné une très belle version de l’Electronic Music for Piano de Cage (avec Ciro Longobardi au piano), où les moyens de l’électronique sont délibérément réduits ; pour le citer : «Les transformations sonores […] sont nourries par quatre disques piezzo-électriques mis en contact direct avec les surfaces en bois et métalliques du piano. Du fait de transducteurs analogiques peu chers et de basse qualité (au lieu de micros professionnels), le son du piano prend un timbre plutôt inhabituel. Le but était un mélange d’amplification créative et d’équalisation sélective du son du piano ; l’effet secondaire (qui était bienvenu) constituait une sorte de connotation timbrique technique plutôt lo-fi.»

Je citerai enfin une pièce composée pour le temple de la haute technologie musicale, l’Ircam : Germination (2013) de Jean-Luc Hervé. Écologiste convaincu, Jean-Luc Hervé veut amener le public hors de la salle de concert. Dans la première partie de la pièce, on entend, dans la salle de concert de l’Ircam, qui se situe en sous-sol, une pièce d’une vingtaine de minutes. Puis, le public monte.

Sur la place Igor Stravinsky, se déroule alors une installation sonore d’une quinzaine de minutes. Pour celle-ci, a été réalisé un dispositif sonore et végétal intégré. Pour que le dispositif sonore soit le plus discret possible, ont été utilisés de petits lecteurs mp3, très peu chers, associés chacun à des mini haut-parleurs, donnant «l’impression d’une multitude d’insectes cachés dans les herbes aux pieds du public. […] On retrouvait d’ailleurs cette idée de musique organique dans la partition écrite pour l’ensemble, qui fondait son matériau sur des modèles issus de la croissance des plantes». Par ailleurs, entre les dalles de la place, on avait laissé s’accumuler de la matière organique (débris de feuilles essentiellement), donnant l’impression d’une place à l’abandon et où se développe la végétation.

On pourrait citer bien d’autres formes vers lesquelles certaines musiques d’aujourd’hui nous entraînent, formes qui convergent avec les pensées de la décroissance pour lesquelles il est devenu évident qu’on ne peut plus croître dans un monde fini.


Professeur de musicologie à l’Université Paris 8 au sein du laboratoire Musidanse, Makis Solomos a publié de nombreux travaux sur la création musicale actuelle. Spécialiste de renommée internationale de la musique de Xenakis, il lui a consacré plusieurs articles et livres. Ses derniers travaux portent sur l’écologie du son.

Concerts

  • 22.11.2019 11:00

    Nika Schmitt - Klanginstallation

    Has already taken place

    Architecture mirrored in sound: in her sound installation Echotrope, the Luxembourgish artist Nika Schmitt reconstructs the 823 iconic columns of the Philharmonie in miniature in the neighbouring pavillon of Bert Theis and transforms them into audio sources. The sounds of this «mini»-Philharmonie are transmitted to the building itself so that its architecture can be experienced and heard in a new way.

    Accessible from one hour before every concert of the festival rainy days until the end of the event

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 22.11.2019 19:00, Grand Théâtre

    Manos Tsangaris – «Abstract Pieces»

    Has already taken place

    Music theatre between opera, installation, performance and miniature: In Abstract Pieces, Manos Tsangaris recasts the myth of Orpheus and Eurydice using space, stage, light, movement, music, video and language. The audience experiences the events twice from different spatial perspectives – once from Eurydice’s point of view, once from that of Orpheus’ – and in the end the abstract media fall into place to tell a story. A poetic and moving evening of experimental music theatre.

    Kulturpass bienvenue!

    Coopération Philharmonie Luxembourg et Théâtres de la Ville de Luxembourg
    Produktion der Staatsoper Unter den Linden
    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 23.11.2019 17:00

    «Lux nova» - ARS Nova Lux & Noise Watchers

    Has already taken place

    Five protagonists central to Luxembourg’s contemporary music scene are featured in one concert: ensembles Noise Watchers and ARS Nova Lux as well as composers Claude Lenners, Albena Petrovic and Alexander Müllenbach, the latter two who have been inspired by the festival’s theme to write new works for ARS Nova Lux.

    Coopération Philharmonie Luxembourg et Noise Watchers Unlimited

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 23.11.2019 20:00

    «L'Âge d'or» – Ciné-concert

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    The film L’Âge d’or was such a scandal in 1930 that it was immediately banned in France and only reapproved for projection in 1981. Luis Buñuel and Salvador Dalí’s frontal artistic attack on the bourgeois values of their time has become the paragon of surrealist cinema, for which Martin Matalon in 2002 created an artful score with the quirky line up of six percussionists, piano and electronics.

    Kulturpass, bienvenue!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»
    Coproduction Philharmonie Luxembourg et Cinémathèque de la Ville de Luxembourg

    Avec le soutien de l'Institut Français à Paris, de la Ville de Strasbourg et de la Région Grand Est

  • 24.11.2019 17:00

    «Allʼinfinito» – Sarah Maria Sun & United Instruments of Lucilin

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    The sounds of the human voice can touch upon the infinite. In Salvatore Sciarrino’s Infinito nero. Estasi di un atto, the voice incants the divine visions of the mystic Maria Maddalena de’ Pazzi from the 16th century, while in Nørgård’s Seadrift, it extols a song of earthly love blossoming into sublime beauty.

    Kulturpass, bienvenue!

    Coproduction Philharmonie Luxembourg et United Instruments of Lucilin

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 24.11.2019 20:00

    Steve Reich/Gerhard Richter/Corinna Belz

    Has already taken place

    The composer Steve Reich and the painter Gerhard Richter are among the most important artists of our time. Now they have collaborated for the first time – along with filmmaker Corinna Belz, who has created a film in which the repetitive structures of Reich’s music enter into a dialogue with one of Richter’s paintings. As part of the rainy days festival, the Ensemble intercontemporain from Paris spans a wide arc ranging from Reich’s Piano Phase of 1967 to this new work, Reich/Richter, which had its world premiere in April in New York and receives its continental European premiere in Luxembourg.

    Kulturpass, bienvenue!

    Curated by Hans Ulrich Obrist and Alex Poots
    The Steve Reich composition is commissioned by
    The Shed, NYC
    The Los Angeles Philharmonic Association, Gustavo Dudamel, Music & Artistic Director
    Cal Performances, University of California, Berkeley
    Barbican Centre and Britten Sinfonia
    Philharmonie de Paris
    Oslo Philharmonic

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 28.11.2019 20:00

    Orchestre national de Metz / David Reiland

    Has already taken place

    It is more than an event when the work performed is by Georg Friedrich Haas, one of the most important composers of our time. His Konzert für Klangwerk und Orchester was written for the fingers of Christoph Sietzen, wo will give it its world premiere together with the Orchestre Philharmonique du Luxembourg and Ilan Volkov on November 29. One day before (November 28), the Orchestre national de Metz will take the audience through the history of orchestral music and back to the present when it contrasts works by the composer-in-residence, Clara Iannotta, and by Franck Bedrossian with two compositions particularly embodying the festival theme “less is more”, namely Haydn’s Abschiedssymphonie and Ravel’s Boléro.

    Kulturpass, bienvenue!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 29.11.2019 10:00

    Konferenz «less is more. Musik und Reduktion»

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    Through lectures and discussions, researchers illuminate the theme of the festival and explore different dimensions of reduction in philosophy, literature, architecture and music.

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 29.11.2019 19:00

    «Le Maximum du minimal» – OPL / Ilan Volkov / Christoph Sietzen

    Has already taken place

    It is more than an event when the work performed is by Georg Friedrich Haas, one of the most important composers of our time. His Konzert für Klangwerk und Orchester was written for the fingers of Christoph Sietzen, wo will give it its world premiere together with the Orchestre Philharmonique du Luxembourg and Ilan Volkov on November 29. One day before (November 28), the Orchestre national de Metz will take the audience through the history of orchestral music and back to the present when it contrasts works by the composer-in-residence, Clara Iannotta, and by Franck Bedrossian with two compositions particularly embodying the festival theme “less is more”, namely Haydn’s Abschiedssymphonie and Ravel’s Boléro.

    Kulturpass, bienvenue!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»
    Ce concert sera enregistré par radio 100.7 et diffusé en direct, puis le 11 décembre 2019.

  • 29.11.2019 22:00

    «Stay on it» – Apartment House

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    «less is more» could also be the slogan of the ensemble Apartment House from London. The group is dedicated to a wide variety of sonic reductions, ranging from the idiosyncratic minimal music of Julius Eastman to graphic scores and Fluxus concept pieces, as well as the silence-infused music of Wandelweiser composers. The young British composer Georgia Rodgers’s new piece will enrich the ensemble’s spectrum with a new color.

    Kulturpass, bienvenue!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 30.11.2019 11:00, Neimënster, Luxembourg

    «Luxembourg Composition Academy»

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    The Luxembourg Composition Academy is the joint workshop of rainy days, United Instruments of Lucilin and the Abbey of Neumünster. Eight composers from seven countries work at the Abbey for one week together with faculty composers Philippe Leroux (McGill University Montreal) and Elena Mendoza (Universität der Künste Berlin) as well as with Lucilin’s musicians in masterclasses and workshops. The final concert presents the new works written by the young composers for Lucilin – a preview of the future of contemporary music.

    Coproduction Abbaye de Neumünster et United Instruments of Lucilin

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 30.11.2019 15:00

    «À touche-touche» – Anne-Maria & Florian Hölscher

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    88 + 48 keys: the piano and the accordion are long lost cousins who rarely perform as a duo. Invited to remedy this by performers Anne-Maria and Florian Hölscher, the composers Fabien Lévy and Enno Poppe have immersed themselves in 136 keys and the three manuals of the instruments to create two very different new works for the duo.

    Kulturpass, bienvenue!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 30.11.2019 16:30

    «Solitude» – Séverine Ballon

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    Compositions for solo cello can reveal the inner sound worlds of the instrument like a magnifying glass. In her recital, the cellist Séverine Ballon unites epoch-making works by Helmut Lachenmann, Iannis Xenakis and Bernd Alois Zimmermann with recent compositions of subtle beauty by Noriko Baba, Chaya Czernowin and Rebecca Saunders.

    Kulturpass, bienvenue!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 30.11.2019 19:00

    «Réduction4» – Mivos Quartet

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    Reduction4 × 5: the string quartet Mivos brings three compositions from their hometown of New York and contrasts them with the 20th century’s archetype of musical concentration, Anton Webern’s Bagatellen, as well as with a new work by the Japanese-born composer Chikako Morishita.

    Kulturpass, bienvenue!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 30.11.2019 21:00

    «Night shift» – Phill Niblock

    Has already taken place

    As a pioneer of minimal and drone music as well as a farsighted curator, Phill Niblock has been a fixture of New York’s Downtown music scene since the 1960s. In his Luxembourg debut, Niblock together with three musical partners combines his compositions of loud and sustained bands of sound with films from his series The Movement of People Working. A late night session of high intensity.

    Kulturpass, bienvenue!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 01.12.2019 11:00

    Wunderkammer

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    With a mosaic of 20-minute concerts in contrasting spaces, the Philharmonie is transformed into a grand Wunderkammer, a cabinet of curiosities. The spectrum of concerts includes performances with cigarette lighters, landmarks of percussion music, toy pianos, live video, spatialized string quartet, world premieres and the presentation of the results of the children’s composition workshop. For children six years old and up, Wunderkammer offers a musical spectacle in the dark. There is sure to be something for everyone!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 01.12.2019 17:00

    «Happiness machine» – Klangforum Wien

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    For the wellbeing of many instead of the profit of few: the Economy for the Common Good does not aim for rivalry toward financial gain, but cooperation for the greatest contribution to the common good. Ten animation filmmakers, along with ten composers, offer creative approaches to an economic order that concerns us all – presenting a colorful variety of artistic takes that can be funny or serious; playful, thoughtful or fanciful.

    Kulturpass, bienvenue!

    Production Klangforum Wien, Musik der Jahrhunderte et Amour Fou Vienna en coopération avec Tricky Women.
    Soutenue par le service culturel de la ville de Vienne et la chancellerie fédérale d’Autriche, dotée d’une subvention exceptionnelle de la fondation pour la culture de l’État et du programme Interfaces/ Creative Europe Programme de l’Union européenne.
    Les commandes d’œuvres passées par Klangforum Wien à Iris ter Schiphorst, Malin Bång, Eva Reiter, Carola Bauckholt et Marianthi Papalexandri-Alexandri ont été financées par la Ernst von Siemens Musikstiftung.

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»

  • 01.12.2019 19:30

    «Le Bal contemporain»

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    When the resonances of all concerts have faded out, it is time for the great final party of rainy days. This year, the glittering bal contemporain with music, dance, soup and drinks shows another side of the musicians of Klangforum Wien. Vive Le bal contemporain!

    Dans le cadre de «less is more − rainy days 2019»