Tout organiser, même l'imprévu

Pour faire venir un orchestre à la Philharmonie, il faut d’abord l’inviter, trouver une date et négocier un contrat. Mais pour le faire revenir, il faut que le séjour des musiciens et le concert se soient bien passés. C’est là qu’interviennent entre autres les chargés de projets, comme Anne-Elisabeth. Hier, elle encadrait l’Australian Chamber Orchestra.

Les contacts entre Anne et l’agence qui représente l’orchestre ont débuté vers la fin du mois de juillet. Suivant les projets, les agences et les artistes, la Philharmonie est plus ou moins impliquée dans l’organisation logistique et les demandes sont plus ou moins raisonnables. Le temps investi dans la préparation peut donc varier considérablement d’un concert à l’autre. «Dans ce cas-ci», explique Anne, «j’ai échangé seulement une cinquantaine d’emails avec l’agence. On peut dire que le projet était relativement simple à gérer.»

Coup d’œil à la check-list: des arrangements avec l’équipe technique à la réservation du quai de déchargement, tout y est consigné. «Notre travail, c’est de tout organiser. Mais le plus difficile, c’est de gérer l’imprévu !» Comme par exemple, une faim soudaine qui tenaille les estomacs de tous les musiciens cinq minutes avant de monter sur scène. Commence alors une course contre la montre pour trouver une solution et faire en sorte que tout ce petit monde soit nourri durant la pause. «Sur leur feuille de route, ils n’ont demandé que des «light refreshments». Mais il y a toujours des demandes de dernière minute.»

Fin de la pause et moment surréaliste: un musicien a égaré sa partition! Le temps de remettre la main dessus, le concert peut reprendre et se terminer sans encombre. Anne récupère Martin Fröst dans sa loge et le conduit dans le foyer pour la séance dédicace. Quinze minutes plus tard, il est temps de le mettre dans un taxi pour qu’il puisse aller manger.

La journée a été longue mais aujourd’hui, Anne prépare déjà «ses» prochains concerts: les Berlin Comedian Harmonists (12.01) et la Cappella Andrea Barca dirigée par András Schiff (30.01). Si vous y allez, vous aurez peut-être une chance de l’apercevoir en train de courir à travers la Philharmonie... à la recherche d’une banane, d’un verre de vin ou d’une partition!